mercredi 28 mai 2014

Villa les Rosiers: Le ver est dans le fruit (1932 à 1971)

La Villa "les Rosiers":

Les parcelles sur lesquelles a été construite la villa Les Rosiers ont été acquises par un couple d'italiens. Le mari était propriétaire avec son frère de la seule compagnie d'autobus qui desservait le village depuis Nice, et ce depuis que le tramway  avait été supprimé en 1931.

Ils ont acheté en 1932 le lot 16 issu de la division du lot 16 (ancien) en lot 16 et 16 bis. Bizarrement le géomètre a conservé l'ancienne numérotation, avant division, pour les nouveaux lots, si bien que l'on ne sait plus si l'on parle de l'ancien ou du nouveau lot.

La nouvelle parcelle 16 qui avait une limite en bordure de voirie communale est donc vendue en 1932. En 1933, ce monsieur achète la parcelle 16 bis et en 1934 les parcelles 18 et 18 bis. La parcelle 18 se trouve dans le prolongement de la nouvelle parcelle 16.  Très rapidement il fait construire un vaste hangar à cheval sur les parcelles 16 et 18 pour y installer un garage de mécanique automobile, essentiellement pour l'entretien et la  réparation  des autobus de la compagnie "les pigeons voyageurs". Il fait une déclaration en préfecture pour autorisation de détention de produits dangereux. L'autorisation lui est délivrée en 1935 alors que les travaux de constructions sont déjà commencés et s'achèveront en 1936, et que la cahier des charges du lotissement interdit ce type d'activité autant pour caractère bruyant que pour l'utilisation de produits dangereux.

De son projet initial de construire des locaux professionnels, un hangar et un espace de bureau attenant, il décide finalement d'en faire son habitation. Il fait alors rajouter des pièces sur le coté sud et ouest du bureau, et aussi un premier étage au dessus de celle-ci. L'accès à l'arrière de la propriété se trouve donc réduit à un passage d'environ 2,10 m entre la façade de la maison et la clôture avec le voisin.

            En 1937, la compagnie de bus est vendue à la société "les rapides du littoral". L'exploitation du  hangar de mécanique automobile est elle aussi vendue. José ne peut plus passer par l'accès carrossable du garage pour rentrer dans sa maison, et la configuration de la construction sur le terrain ne permet pas la création d'un autre accès par le sud.
            Il aurait pu demander au lotisseur de créer la voie qui lui aurait permis d'accéder à sa maison par l'arrière. Mais il ne fait rien de tout cela. Il considère qu'en ayant réuni entre ses mains les deux lots issus de la division du lot 16, il a reconstitué celui-ci, et que ce lot disposait d'un accès sur la voie publique. Il n'y avait pas de raison d'en vouloir un autre bien plus éloigné du village et de ses commerces. 

 Il rachète un morceau de forme triangulaire de 10 m², d'une longueur  4.75 m de long sur la rue, détaché du lot 14, son voisin à l'est. Ainsi il  crée un nouvel accès à la propriété et il double la superficie de cour devant la maison.

              En février 1943, José s'éteint laissant une partie de la propriété à Jules, son fils. Le lot 18 bis est divisé en deux, une partie rejoint la propriété mitoyenne de sa fille, l'autre partie restant à Jules.

            Sa veuve va continuer d'habiter la maison jusqu'à l'évacuation générale du village ordonnée par les allemands.

            Au retour, en novembre 1945, des travaux d'aménagement sont faits, la veuve de José occupe le rez de chaussée jusqu'à son décès en novembre 1970, tandis  que premier étage devenu indépendant est loué à une famille.
           
            Des travaux de rénovations sont réalisés dans l'appartement du rez de chaussée avant d'être de nouveau loué à une famille d'italiens dont la fille est déjà mariée. Seul le fils François vit encore avec eux. Il a vingt et un ans.

            C'est à partir de l'arrivée de cette famille que les choses vont se dégrader progressivement. C'est la fin de la quiétude pour Andréa. Le fils des voisins va n'avoir de cesser de vouloir s'approprier le chemin par tous moyens 
             
            Tissant sa toile, il va petit à petit insinuer que le chemin n'est pas à Andréa, qu'il a le droit d'y passer, de l'utiliser, d'y stationner, d'y faire les travaux qu'il souhaite….

            Andréa, portant pourvue d'un fort caractère, se laisse embobiner par l'esprit charmeur mais intéressé de François. "Vous avez besoin de replacer une tuile ne vous inquiétez pas, faut bien s'entraider entre voisins." Et quelques temps plus tard: " Madame Andréa, j'ai une grosse livraison de marbre qui doit arriver. Si je les fais décharger dans la rue, là bas, ça va bloquer la circulation. Est-ce qu'on peut passer exceptionnellement par chez vous?

            Andréa ne peut pas refuser. Son éducation, son âge, les services rendus font qu'elle se sent obligée de ne pas s'opposer. "Oh! Après tout, il ne s'agit que d'une seule fois. Après ils vont refaire le mur qui s'écroule. Ce sera mieux." se dit Andréa.

            Mais une fois détruit le vieux mur de clôture, on a placé du grillage, à la place des briques.
            Et la clôture a été de nouveau ouverte 2 fois par ans, puis tous les 3 mois, tous les mois, 15 jours… et pour finir tous les jours. Puis ils ont commencé à stationner le long du chemin.

            LE VER EST DANS LE FRUIT.  Andréa, maintenant trop âgée, n'a plus la force de se battre, de lutter contre l'envahisseur.
            Ses enfants ne sont pas toujours présents à SIMPLE ABRI, il faut bien qu'ils travaillent, et dès qu'ils sont là, François fait bien attention à ne pas indisposer la famille.
           
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samedi 17 mai 2014

Simple abri, plan cadastral et vue aérienne.


Simple Abri de nos jours. 


Vous pouvez voir que la propriété de mon voisin borde deux rues. La mienne est toute petite en comparaison. La moitié de sa superficie est occupée par son accès. 


Sur la photo vous pouvez voir l'accès en litige. Au bout de cet accès la propriété de mon voisin avec son parking crée à dessein pour demander un droit de passage. Entre le bâtiment de mon voisin et celui de son propre voisin, il y a encore un passage carrossable, crée il y a 20 ans environ. Cet accès en raison d'un dénivelé entre les deux rues dessert le premier étage de la construction. 

Pour moi, cette desserte n'est pas naturelle. Elle est l'oeuvre de l'homme, mais joue complètement son rôle désenclavement. 
Si l'on regarde de l'autre coté, vers la droite du bâtiment, il y a deux véhicules garés dans une cour. C'est donc qu'il existe un accès carrossable non contestable. 
Et encore après il existe un espace suffisant pour y créer un accès carrossable, cette partie là mesurant 3,75 m de long. (Objet des deux dernières photos). 
Pour moi cette propriété est suffisamment desservie! 

Vos avis ainsi que ceux d'expert immobilier judiciaire, de professionnels du droit  me seraient d'un grand secours.  



Simple abri entre 1950 et 1955 (carte postale)

Simple abri et son cabanon à sa gauche, dans les année 50.

(regarder le clocher de l'église et descendre vers le bas. Il s'agit de la maison à demie cachée par une branche d'arbre.
 La maison au milieu est celle des parents de Mathilde.

vendredi 16 mai 2014

simple abri: de 1955 à 1967 maison de vacances

Chapitre III:
Rémi regarde la mer onduler doucement. Il fait très chaud déjà ce matin alors qu'il installe les matelas sur la partie privée de la plage gérée par son ami. Celui-ci lui a proposé de venir durant toute la saison parce qu'il vient d'être dégagé de ses obligations militaires et qu'il lui faut gagner de l'argent. En attendant de trouver mieux, il va effectuer ce petit travail, matin et soir.

            Andréa, désormais seule, presse son fils de s'engager dans la vie professionnelle. Elle veut qu'il rentre, comme son père, travailler à la concession RENAULT de Nice. Mais cela n'intéresse pas Rémi. Il veut dessiner. Pas dessiner des robes, des tableaux….Pas du dessin d'art!  Non il veut faire du dessin technique. 
            Il arrive à faire patienter sa mère durant tout l'été. De plus il a remarqué une jeune fille qui garde les enfants d'une riche famille en vacances.
            Elle vient se baigner tous les jours. Et ils ont engagé  conversation. La fin du mois de juillet arrive et elle repart avec ses employeurs vers Paris.
            Peut-être reviendra-t-elle l'année prochaine?

            Et surprise, elle revient camper dans le village avec une copine durant tout le mois d'août.
            Rémi se décide très vite. Il est très amoureux de Michelle. Il ne peut pas la laisser repartir à Paris, si loin, et risquer de ne plus la revoir.
            Il fait en sorte que son parrain, lointain parent de sa mère, habitant Sèvres, à la tête d'une société de matériaux de construction, lui propose de l'héberger le temps qu'il trouve un emploi.
            Rapidement il trouve une place de dessinateur projeteur rue de Vaugirard à Paris. Michelle a aussi changé d'emploi et travaille comme petite main dans une maison de couture.

            Bien qu'Andréa regrette le départ de son fils à l'autre bout de la France, elle ne peut que se résoudre à le laisser vivre sa vie.

            Rémi et Michelle se revoient à Paris, sortent beaucoup et finalement décident en mai 1958 de se marier en septembre.    

            La petite maison de la cote d'azur reprend vie. Des petits enfants sont nés du coté de Michel. Une fille et un garçon. Les beaux parents de Michel ont à charge les grands parents maternels de Mathilde. Agés, ils  supportent mal les pleurs des bébés. Michel et Mathilde ont pris l'habitude de venir à SIMPLE ABRI et de laisser se reposer les anciens dans l'autre maison.

            Mais l'été lorsque Rémi vient aussi de Paris avec son épouse, la petite maison est bien remplie. La salle à manger a été transformée en chambre pour Andréa.

            La situation devient encore difficile quand Michelle met au monde un, puis deux, puis trois enfants.

 Le premier né, un garçon arrive en début 1959. Au mois de juillet, pour les vacances annuelles,  il est baptisé dans l'église au dessus du port.  
Deux ans plus tard un autre garçon arrive aussi au début de l'année 1961 et c'est encore l'occasion d'une réunion de famille pour le baptême du second.
En juillet 1962, Michelle est de nouveau enceinte. Toute la petite famille vient en train pour l'été. Rémi repart en fin juillet pour reprendre le travail. Michelle reste sur la cote d'azur encore tout le mois d'août.

            Elle repart par le train de nuit  en fin d'été mais ses fils ne la laissent pas se reposer suffisamment. Elle passe la nuit debout pour éviter de réveiller tous les autres voyageurs.

            Rémi l'attend sur le quai de la gare et la ramène à la maison par les transports en commun.
            Arrivée à la maison elle fait une fausse couche et se retrouve à l'hôpital. A cinq mois de grossesse le petit garçon qu'elle attendait a cessé de vivre.
           
            L'été suivant Michelle est de nouveau enceinte. Ils ne viendront pas cette année là.  Une petite fille nait 5 jours avant Noel de l'année 1963.

            Là se pose un véritable casse tête pour Andréa. Elle doit loger 5 enfants et autant d'adultes dans une maison de seulement trois chambres.  La maison devient un véritable dortoir.  On installe des lits d'enfants dans la chambre des parents, un lit dans la cuisine, un des enfants partagera le lit de sa grand-mère… On se débrouille tant bien que mal quand ils sont petits.

            Puis progressivement les grands parents de Mathilde devenus trop âgés restent sur Nice.  Une chambre se libère. Mathilde et Michel vont s'installer dans l'autre maison.

            Mais une autre question taraude Andréa. Elle possède cette petite villa et un appartement de deux pièces à Nice. Après la mort de son mari,elle a choisi de vendre la belle villa Mon Plaisir de Nice et de s'acheter un appartement plus modeste mais en centre ville, proche des bus, des commerces…

            Elle se dit que Simple Abri était le rêve de son mari et qu'il aurait souhaité qu'elle reste dans la famille. Mais si elle ne fait rien ses enfants devront vendre pour partager.
            Toutes ces difficultés réunies font qu'elle décide de casser sa tirelire et d'ajouter un étage à la maison pour que chacun de ses deux enfants puisse avoir un appartement dans simple abri. 
           
            L'année 1967 se termine sur l'ouverture du chantier du premier étage.  Andréa a 67 ans.