vendredi 16 mai 2014

simple abri: de 1955 à 1967 maison de vacances

Chapitre III:
Rémi regarde la mer onduler doucement. Il fait très chaud déjà ce matin alors qu'il installe les matelas sur la partie privée de la plage gérée par son ami. Celui-ci lui a proposé de venir durant toute la saison parce qu'il vient d'être dégagé de ses obligations militaires et qu'il lui faut gagner de l'argent. En attendant de trouver mieux, il va effectuer ce petit travail, matin et soir.

            Andréa, désormais seule, presse son fils de s'engager dans la vie professionnelle. Elle veut qu'il rentre, comme son père, travailler à la concession RENAULT de Nice. Mais cela n'intéresse pas Rémi. Il veut dessiner. Pas dessiner des robes, des tableaux….Pas du dessin d'art!  Non il veut faire du dessin technique. 
            Il arrive à faire patienter sa mère durant tout l'été. De plus il a remarqué une jeune fille qui garde les enfants d'une riche famille en vacances.
            Elle vient se baigner tous les jours. Et ils ont engagé  conversation. La fin du mois de juillet arrive et elle repart avec ses employeurs vers Paris.
            Peut-être reviendra-t-elle l'année prochaine?

            Et surprise, elle revient camper dans le village avec une copine durant tout le mois d'août.
            Rémi se décide très vite. Il est très amoureux de Michelle. Il ne peut pas la laisser repartir à Paris, si loin, et risquer de ne plus la revoir.
            Il fait en sorte que son parrain, lointain parent de sa mère, habitant Sèvres, à la tête d'une société de matériaux de construction, lui propose de l'héberger le temps qu'il trouve un emploi.
            Rapidement il trouve une place de dessinateur projeteur rue de Vaugirard à Paris. Michelle a aussi changé d'emploi et travaille comme petite main dans une maison de couture.

            Bien qu'Andréa regrette le départ de son fils à l'autre bout de la France, elle ne peut que se résoudre à le laisser vivre sa vie.

            Rémi et Michelle se revoient à Paris, sortent beaucoup et finalement décident en mai 1958 de se marier en septembre.    

            La petite maison de la cote d'azur reprend vie. Des petits enfants sont nés du coté de Michel. Une fille et un garçon. Les beaux parents de Michel ont à charge les grands parents maternels de Mathilde. Agés, ils  supportent mal les pleurs des bébés. Michel et Mathilde ont pris l'habitude de venir à SIMPLE ABRI et de laisser se reposer les anciens dans l'autre maison.

            Mais l'été lorsque Rémi vient aussi de Paris avec son épouse, la petite maison est bien remplie. La salle à manger a été transformée en chambre pour Andréa.

            La situation devient encore difficile quand Michelle met au monde un, puis deux, puis trois enfants.

 Le premier né, un garçon arrive en début 1959. Au mois de juillet, pour les vacances annuelles,  il est baptisé dans l'église au dessus du port.  
Deux ans plus tard un autre garçon arrive aussi au début de l'année 1961 et c'est encore l'occasion d'une réunion de famille pour le baptême du second.
En juillet 1962, Michelle est de nouveau enceinte. Toute la petite famille vient en train pour l'été. Rémi repart en fin juillet pour reprendre le travail. Michelle reste sur la cote d'azur encore tout le mois d'août.

            Elle repart par le train de nuit  en fin d'été mais ses fils ne la laissent pas se reposer suffisamment. Elle passe la nuit debout pour éviter de réveiller tous les autres voyageurs.

            Rémi l'attend sur le quai de la gare et la ramène à la maison par les transports en commun.
            Arrivée à la maison elle fait une fausse couche et se retrouve à l'hôpital. A cinq mois de grossesse le petit garçon qu'elle attendait a cessé de vivre.
           
            L'été suivant Michelle est de nouveau enceinte. Ils ne viendront pas cette année là.  Une petite fille nait 5 jours avant Noel de l'année 1963.

            Là se pose un véritable casse tête pour Andréa. Elle doit loger 5 enfants et autant d'adultes dans une maison de seulement trois chambres.  La maison devient un véritable dortoir.  On installe des lits d'enfants dans la chambre des parents, un lit dans la cuisine, un des enfants partagera le lit de sa grand-mère… On se débrouille tant bien que mal quand ils sont petits.

            Puis progressivement les grands parents de Mathilde devenus trop âgés restent sur Nice.  Une chambre se libère. Mathilde et Michel vont s'installer dans l'autre maison.

            Mais une autre question taraude Andréa. Elle possède cette petite villa et un appartement de deux pièces à Nice. Après la mort de son mari,elle a choisi de vendre la belle villa Mon Plaisir de Nice et de s'acheter un appartement plus modeste mais en centre ville, proche des bus, des commerces…

            Elle se dit que Simple Abri était le rêve de son mari et qu'il aurait souhaité qu'elle reste dans la famille. Mais si elle ne fait rien ses enfants devront vendre pour partager.
            Toutes ces difficultés réunies font qu'elle décide de casser sa tirelire et d'ajouter un étage à la maison pour que chacun de ses deux enfants puisse avoir un appartement dans simple abri. 
           
            L'année 1967 se termine sur l'ouverture du chantier du premier étage.  Andréa a 67 ans.

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