vendredi 12 septembre 2014

Chapitre VIII De nouveaux occupants à Simple Abri (1999-2000)

De 1999 à 2000.


Michel veut tenter d'organiser sa succession. Il possède le rez-de-chaussée de Simple Abri mais ne l'habite pas, n'y vient pas, et aucun de ses enfants non plus.

Il décide donc de le vendre. Mais avant de donner l'affaire à une agence immobilière il décide de le proposer à son frère, qui lui le propose tout de suite à son second fils Philippe.
L'accord est très vite obtenu et les démarches sont engagées devant le notaire et à la banque. Au mois de mai, la vente est conclue. Philippe emménage dans le rez-de-chaussée de Simple Abri, vétuste, dans son jus depuis 20 ans, sans isolation ni double vitrage, en attendant de pouvoir faire des travaux d'agrandissement.

         Pour Philippe et Caroline, mariés depuis  4 ans, parents de deux enfants de 3 ans et 6 mois,  c'est le début de la vie tant espérée, tant rêvée, à Simple Abri.
         Mais la déconvenue va très vite arriver.

         Caroline, alertée depuis longtemps du problème du chemin, a demandé au notaire la confirmation que le chemin faisait partie de la propriété et s'est fait confirmer les droits de la copropriété sur lui. Elle est certaine que les voisins,  n'ont pas de servitude de passage et n'ont pas de droit sur le chemin.
         Elle attend de voir comment la situation va évoluer, persuadée que lorsqu'elle les informera de leur absence de droit, ils vont cesser de stationner. Quel beau rêve!

         Ils emménagent en mai, quelques jours après la signature chez le notaire.  L'appartement, resté longtemps fermé, est froid et humide. Désirant moderniser et redistribuer les pièces ils choisissent de conserver les vieilles tapisseries, mais de poser au sol des chambres de la moquette pas chère afin de créer une atmosphère plus chaleureuse en attendant de pouvoirs faire les travaux

L'été arrive, la chaleur aussi. Et le couple commence à vivre péniblement la nuit car les murs rendent la chaleur et l'absence de courant d'air crée une sorte de moiteur pesante qui rend le sommeil difficile.
Cette difficulté se trouve accentuée par le bruit des moteurs des voitures dans le chemin.
A 7H 00 du matin arrive le mari de Yolande pour assurer la garde des beaux-parents. Sa voiture est une épave pétaradante. La porte claque après une multitude de manœuvres.

A 7 H 30 c'est le père de François qui sort. Le portail automatique fait taper les deux battants de tôle qui vibrent et amplifient le bruit.

A 8H 00 le père de François revient, même bruit.
A 8 H 30 c'est François qui part en scooter qu'il prend soin de  bien accélérer.  Le portail claque une nouvelle fois.

A 8H40, c'est Nourredine qui démarre sa voiture et s'en va pour la journée.

A 9H00, c'est Denise, la femme de François qui va à la gymnastique deux fois par semaine, et les autres fois c'est les courses.

A 10 H    Elle revient du supermarché, de la gymnastique…
A 10 H30, le père de François ressort.

A 11 H il revient, claquant toujours le portail.
A 11H30  le mari de Yolande repart.
A 12H00 Yolande arrive.

A 12H30 François revient pour déjeuner. Parfois il est passé dans la matinée ramener la baguette…

A 13H30 Yolande repart. Peu après c'est son mari qui revient
A 14H00 François repart.
A la même heure arrive les copines de sa femme, ou la femme de ménage…
A 14H30 son frère Jacques et sa femme arrivent.  Et la commence le bruit de bricolage. La sieste des enfants, comme celle de ses propres parents très âgés, il n'en a que faire!

A  15H  Les diverses visites pour les parents de Jacques et Yolande. Le samedi c'est la sœur ainée qui vient pour l'après midi.

A 16 h ou 17 h les visites repartent mais arrivent les petits enfants, en voiture.
A 18 H la femme de ménage, les copines… repartent
Mais Yolande revient. Son mari repart.
A 18H30 Nourredine rentre.
A 19 H00 François rentre.
A 19H 15 Yolande s'en va.
A 20H00 le bricolage cesse enfin
On pourrait penser que tout le monde est rentré, que le bruit va cesser mais tout à coup alors que l'on cherche le calme et la fraicheur, un bruit de moteur sur le parking de François, à 5 m de la chambre de Caroline et Philippe, déchire la nuit tombante.
Le mari de sa sœur vient de mettre le contact pour refroidir la voiture du père de François.
Mais pourquoi?
Eh bien c'est simple, François va sortir après le repas, avec son beau frère pour aller jouer au casino!
20 H30, la voiture repart, le portail claque.

Le voila parti pour plusieurs heures. Un peu de tranquillité!
Et bien non! Environ une demi-heure plus tard la voiture de sa femme sort. Elle va en boite de nuit!

Et encore un peu plus tard, c'est la troisième voiture garée dans l'allée, celle du beau frère qui sort avec les parents de François et leur fille, en direction d'un autre casino!

Au milieu de la nuit vers minuit les premiers à revenir sont les parents, puis vers 1 heure la femme et lui vers 4 heure du matin. Parfois lorsque des cousins sont là, ils s'installent dans le jardin pour se détendre avant d'aller dormir. Et ça papote, ça papote, le son s'amplifie,  porté par le silence de la nuit.

De son oreiller Caroline les entend comme s'ils étaient sous sa fenêtre.

A 6H00, Jacques vient chercher sa voiture qu'il a laissée la veille dans le chemin, comme tous les jours de la semaine.

A 7 H00 le mari de Yolande arrive et une autre journée commence.

Dans ce défilé de véhicule, Philippe, le dernier venu, a du mal à se garer. Le reproche en est fait à François qui ne lève pas le petit doigt pour essayer de changer les choses.

La fin de l'été arrive et Caroline se dit que les sorties au casino vont cesser, que les copines, les visites vont s'espacer… que ce sera plus supportable avec les fenêtres fermées. 


Mais il n'en est rien.

La fille de François reprend l'école et sa mère l'emmène tous les matins. En plus des autres passages à peu près réguliers, il faut rajouter la sortie pour l'école vers 8H et le retour de la mère vers 8h 45, et l'après midi vers 16H, le retour vers 16h45.

La femme de ménage vient une demi-journée par semaine et stationne dans le chemin.
Du coté des parents de jacques la situation ne s'arrange pas. La mémé ne peut plus rester seule avec le pépé. Il est décidé que le mari de Yolande viendrait tous les matins et l'après midi c'est une garde malade qui vient. Au fur et à mesure que la mémé décline, il faut aussi organiser la garde de nuit.

A 13H00 arrive la garde de l'après midi, stationnée dans le chemin. Elle ne bouge plus ensuite jusqu'à la relève de 19H malgré l'arrivée de Yolande vers 18H00. A 19H00 la garde malade de nuit vient prendre la place de celle de jour et le matin c'est le mari de Yolande qui réveille tout le quartier avec son tacot ambulant dont tout le monde se demande comment elle peut encore rouler, avoir  un contrôle valide…

Caroline et Philippe ont hâte de commencer les travaux d'extension rénovation afin d'avoir au moins des vitrages qui atténuent le bruit.
Sans compter que le chemin n'est pas goudronné et que tout déplacement de véhicule soulève un  nuage de poussière.

Ils se disent qu'avec le temps, en leur dénonçant leurs nuisances, ils vont modifier leur comportement, que tout le monde va y mettre du sien.

Ils ont en retour une occupation encore plus accrue de l'espace du chemin. Le beau frère de François vient maintenant se garer. La femme de Nourredine envoie aussi ses visites et Nourredine prend désormais les transports en commun de façon à laisser la voiture dans le chemin. Josiane prend un malin plaisir à venir manœuvrer devant le jardin de Caroline afin de l'ensevelir sous la poussière et la pollution car en plus elle fait 7 à 8 manœuvres pour arriver à faire demi-tour.  Pas douée.

N'arrivant pas à se faire entendre, Caroline décide de poser des plots afin de condamner l'espace devant les portillons de la villa Simple Abri, afin de pourvoir toujours sortir de chez eux, car il y a aussi des indélicats qui se mettent devant le portail et l'empêche de sortir la poussette du bébé!

Les plots sont déplacés, et notamment par la femme de François, têtue au point d'en devenir imbécile. 
Elle se met aussi à sortir de son parking en venant en marche arrière vers cle jardin de Simple Abri pour faire demi-tour et pouvoir arriver sur la route en marche avant.

Sauf que ce n'est pas régulier car elle est d'une impatience telle que manœuvrer c'est bien trop long. Elle abandonne rapidement, surtout quand elle comprend qu'elle ne cause de tort à personne quand tout le monde est à l'intérieur.

Et un jour Philippe et Caroline reçoivent un courrier dans lequel il est exposé qu'ils entravent l'usage du chemin et le stationnement de leurs voisins. Ils se sont plaints en mairie, demandant que de l'ordre soit remis dans ce chemin.

Le sang de Caroline ne fait qu'un tour et elle décide de contacter un avocat pour en avoir le cœur net.
Quelques semaines plus tard, l'avocat confirme que les voisins n'ont pas de droit.
Caroline et Philippe vont assigner les voisins pour se faire reconnaitre propriétaire du chemin, obtenir l'autorisation de clore ce chemin et en interdire l'accès.

Caroline et Philippe vont assigner les voisins pour se faire reconnaître propriétaire du chemin, obtenir l'autorisation de clore ce chemin et en interdire l'accès.

Après réflexion Rémi est convaincu de l'opportunisme de François. Beau parleur, François à force de discussion tentait de convaincre Rémi que le chemin appartient à la commune, que Jacques était enfin d'accord pour électrifier le portail et que Josiane et Noureddine seraient évincés du chemin... Les magouilles, toujours les magouilles.

Ce qui finit de convaincre Rémi a été apporté par François lui même le jour ou il a enlevé le portail en bois marron que Rémi a confectionné de ses propres mains pour en installer un autre, récupéré sur un chantier.    

L'assignation est délivrée le 20 juillet à quelques jours du départ en vacances de François, de Yolande, et de Josiane et Nourredine.



Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé est purement  fortuite