Chapitre
II seconde partie: de 1945 à 1955.
Dès l'autorisation de revenir dans le village, tous les villageois n'ont qu'une hâte, celle de revoir les lieux qu'ils aiment, leur maison, leur environnement, leur famille et amis et reprendre une vie remplie du bonheur de tous les jours. Les années de guerre puis d'occupation sont derrière eux. Ils vont être heureux maintenant, c'est promis!
André et Andréa, comme les autres,
retrouvent leur propriété. Ils n'ont pas eux à subir de dégâts. Le jardin doit
être remis en état, préparé pour les plantations d'été.
Le frère et la sœur d'Andréa sont aussi
de retour chez eux. Et les repas dominicaux deviennent encore plus animés.
Leurs enfants ont bien grandi. Ils sont devenus des jeunes adultes prêts à se
lancer dans la vie. Michel le fils aîné
d'André et Andréa a réussi son bac. Il
va faire des études supérieures.
Les américains sont encore là avec leur joie de
vivre. Ils organisent des bals sur la
place où tous les villageois se retrouvent sur la place pour danser.
C'est ainsi que Michel rencontre la fille des voisins
de ses cousins.
Elle est plus jeune de quatre ans
mais si jolie avec ses boucles blondes. Ses parents ont un commerce à Nice, Rue
Hôtel des Postes. Ils travaillent ensemble jusqu'au samedi midi. Mathilde est
une brillante lycéenne qui choisira pharmacie.
Ils se marieront en 1948, abandonneront
leurs études pour reprendre le commerce familial.
Et le petit cabanon devient rapidement
trop petit. André réfléchit, tourne le problème dans tous les sens. Il finit
par se dire que ce petit espace, sans chauffage, sans confort ne lui permettra
pas de venir en hiver, de fêter Noel avec ses propres enfants et petits enfants.
Il va bientôt être à la retraite et
aura moins de revenus. Il compte et recompte ses économies et se décide. Il va
faire construire une villa, modeste, mais selon ses goûts et ses besoins.
Il s'agit d'une maison d'un seul
niveau, deux chambres, un séjour, une cuisine et une salle d'eau. Rien d'extravagant,
rien de luxueux. A côté de ses voisines, c'est de loin la plus petite, environ 60 m² sur un seul niveau, avec une pièce dans les
combles inaccessible faute d'escalier mais prévue, au cas où.
Elle
ressemble un peu à la maison de la petite maison dans la prairie. Les travaux
durent dix huit mois. Des problèmes de maçons qui ne viennent pas sur le
chantier, de malfaçons, de matériaux, de raccordement.
Pour éviter des trop grands frais, les
eaux usées sont raccordées sur la maison
du frère et de la sœur d'Andréa, toute proche. L'électricité vient de la rue
derrière et s'accroche à la façade de la maison qu'ils louaient autrefois.
En 1950 les travaux s'achèvent sur la
pose d'un portail en bout du chemin et contre l'avenue, fermant ainsi la
propriété.
Mais la santé d'André devient plus
fragile. Durant la grande guerre il a été mobilisé dans le 7ème régiment
d'infanterie, n'a pas été sérieusement blessé mais a été exposé au gaz
moutarde. Bien que protégé par un masque, il n'était pas totalement hermétique,
et on ne pouvait pas le porter en continu. La boue, la poussière, le stress et
la peur l'ont vieilli prématurément.
A 60 ans, en 1955, il décède. Son
second fils est en train de faire son service militaire au Maroc. Il est libéré
dès l'annonce du décès.
A SUIVRE....
A SUIVRE....