dimanche 15 juin 2014

Exemple de l'honnêteté de mon voisin le milliardaire



Le majestueux cloître aux colonnes finement ouvragées intrigue les spécialistes. PHOTO/D.R
La polémique fait rage en Catalogne : un cloître médiéval vient de refaire soudainement surface au bord d’une piscine d’une luxueuse demeure située dans la cité balnéaire de Palamós.
Les autorités catalanes ont pris l’affaire très au sérieux : début juillet un bataillon d’une dizaine d’experts s’est rendu sur le bord de la piscine de la propriété « Mas del Vent » de Palamós pour y examiner les colonnes.

Ce branle-bas de combat a été déclenché par le professeur d’histoire médiévale de l’université de Gérone, Gerard Boto, qui a remarqué sa silhouette dans les pages du magazine Architectural Digest. 
Pour parer aux critiques, la société gérante du mas a fait savoir par communiqué qu’en 1966, les héritiers ont enquêté sur l’origine de leur cloître auprès de l’experte en art gothique au Metropolitan Museum de New-York, Carmen Gomez-Moreno. L’historienne attesta qu’il s’agissait d’un pastiche. Considérant donc qu’ils possédaient un faux cloître médiéval, les héritiers omirent de déclarer le monument privé à l’administration du Patrimoine Historique.

L’expert en architecture médiévale, José Miguel Merino de Cáceres, est du même avis : le cloître dont il avait vu lui aussi les excellentes photos publiées dans le magazine historique, lui avait paru un monument comme en carton-pâte. Le professeur Boto donne en partie raison à ceux qui pensent que le cloître est une « re-construction ». Mais seulement pour ce qui concerne la structure et les colonnes, pas ses chapiteaux, qu’il juge d’origine. Il avance même d’où ils pourraient provenir : du monastère de Pedro de Arlanza, considéré comme le « berceau de la Castille ».

Quant au « coup de vieux » de l’ensemble, il pointe du doigt les propriétaires d’avoir soumis ces pierres vénérables à l’action corrosive du chlore de la piscine.
Le directeur général du Patrimoine Culturel de la Generalitat, Joan Pluma, semble lui aussi persuadé de l’authenticité des chapiteaux qui auraient pu avoir été démontés lors de l’expropriation massive de biens ecclésiastiques opérée entre 1820 et 1824.
En tout cas, Gerard Boto et Joan Pluma, mandatés par la Generalitat, ont affirmé qu’il ne s’agissait ni d’un ensemble récent, ni d’une imitation...
La réponse dans quelques jours.
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Un cloître pour un million de pesetas

Hans Engelborn déboursa 1 million de pesetas en 1958 pour s’offrir le cloître qu’un antiquaire madrilène possédait dans une propriété privée. Héritier, avec son frère, de l’entreprise bio pharmaceutique Boehringer Mannheim (depuis racheté par la société Roche), il fit transporter les pierres jusqu’à son mas de la Costa Brava.
À l’époque, la reconstruction fut supervisée par les services de la municipalité de Palamós qui suivirent le processus pas à pas. Le propriétaire actuel est son neveu Kurt Alexander Engelhorn dont la fortune se place au 120e rang mondial.
À la mort de son oncle, en 1960, puis de son père, le neveu hérita des possessions familiales, dont la propriété de Palamós.
Ne souhaitant sans doute pas voir débouler les services fiscaux et du patrimoine, le nouveau propriétaire mit rapidement fin aux frasques artistiques de son oncle. Dès lors, le charme médiéval de la propriété allait progressivement tomber dans un relatif oubli, grâce notamment à la discrétion des employés de la propriété
L'indépendant. 
http://www.lindependant.fr/2012/07/19/un-mysterieux-cloitre-decouvert-dans-un-jardin-de-palamos,153615.php

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