samedi 30 août 2014

Chapitre VII: LES AUTRES VOISINS DE 1991 à 1998.

II/ Villa  Marie.

            Sur l'autre coté du chemin se trouve la villa Marie. La propriété est la réunion des lots 17 et 17 bis, de la même façon que pour la villa Wanda, une longueur de terrain sur quatre mètres de large a été prise pour former le chemin.
La maison est construite sur le lot 17 d'environ trois cent mètres carrés par un restaurateur qui fait la saison d'hiver ici, et la saison d'été dans la région de Chamonix.  Elle ressemble à un chalet  au toit  pentu, avec des volets portant un trou en forme de cœur, des poutres en bois apparentes de l'extérieur, et une pièce mansardée dans les combles…
De la rue on accède à la propriété par une entrée piétonne donnant sur un escalier de trois marches faisant face un mètre plus loin à un autre escalier de trois marches donnant accès  la porte d'entrée de la maison implantée à trois mètres de la route.
Rapidement la saison touristique s'inverse et ce monsieur choisit de passer toute l'année à la montagne. Il vend sa maison à une artiste peintre anglaise qui rapidement achète le lot 17 bis et double la superficie de la propriété.
En 1943, cette artiste peintre, vieille fille et jalouse se plaint à la municipalité de l'époque qu'André construit un petit cabanon et a fermé le chemin d'une barrière en bois.

La guerre et l'évacuation du village due à l'occupation allemande referme le litige sans être réellement tranché. La municipalité qui n'est plus pressée par la vieille fille et qui a d'autres chats à fouetter à la libération, ne poursuit pas le débat.

L'affaire en reste donc là pour le moment.

Cette artiste peintre vend en 1948 à un médecin de Grenoble et sa femme  qui souhaitent  se retirer au soleil.

            4 ans plus tard le monsieur décède et la dame se trouve seule. Elle est rapidement prise en charge par un couple de voisins dont les fenêtres donnent sur son jardin. La dame vient lui faire les travaux de ménage, le monsieur le jardin.
            Lui est italien. Il a fuit les chemises noires au début des années trente et a rencontré une fille mère. Ils se sont mariés en 1942, alors que l'Italie le réclamait pour combattre. Devenant français par mariage, il n'avait plus rien à craindre de Mussolini.  Mais il y avait aussi une autre raison, la dame était enceinte. A l'occasion du mariage, brave comme tout, il reconnu et légitima la fille aînée de sa femme âgée de 8 ans  et lui donna une filiation.

            Elle est du massif central, fuyant sa famille quand le père lui fit comprendre qu'elle était une fille perdue, qu'elle lui faisait honte…
            Elle arrive à Nice en 1933 pour y faire naître sa fille sans père.

            Après Jacques naquit une autre fille, Yolande.

            En 1972 la dame âgée décède en laissant par testament tous ses biens au couple si prévenant, qui ne perdit pas de temps pour emménager dans la villa Marie.

   En 1980 Jacques et Yolande insistent beaucoup après des parents et obtiennent qu'ils fassent donation de leurs biens à leurs enfants. Jacques eut la villa, bien qu'il habitait l'ancien appartement des parents et Yolande ce fameux appartement.
          Quant à la fille aînée, elle reçut de la part de son frère et de sa sœur, une compensation financière attestant de son intégration dans la famille, avec l'assentiment du père. Les deux derniers enfants savaient pertinemment et lui ont toujours fait sentir la différence de ses origines car chacun d'eux était jaloux et cupide. 

   En 1998 le père est atteint de démence et veut aller travailler. Son fils retire toutes les clefs et l'enferme chez lui. Tous les jours, il y a quelqu'un en permanence dans la propriété à veiller que le pauvre petit vieux ne sorte pas et n'aille pas raconter les vilains secrets de famille.

La santé de la mémé, que le pépé fait tourner en bourrique, se dégrade de plus en plus. Et le coup de grâce aurait pu avoir lieu quand le fils de Jacques se tue dans un accident de la route, comme son grand-père maternel 50 ans plus tôt. Mais ni Jacques, ni Colette sa femme, ni Yolande ne disent rien à la mémé. Elle est morte deux ans plus tard en se demandant pourquoi son seul petit-fils ne venait plus la voir.

Mais le pépé est encore là et il faut le surveiller. Un tour de garde s'organise. Le mari de Yolande vient le matin, à 7 heures tapantes jusqu'à 13 heures. Bien sur il se gare dans le chemin avec sa vieille voiture au pot d'échappement brinquebalant. La nuit c'est une garde privée qui vient, et l'après midi c'est une autre garde.

Et tout ce petit monde, Jacques compris, Colette, Yolande, et les visites des amis, copains … aussi, sans compter lorsque la fille aînée vient avec son mari tous les samedis, stationnent dans le chemin. 



samedi 23 août 2014

Chapitre VII: LES AUTRES VOISINS DE 1991 à 1998. 1/ la villa WANDA.




















Chapitre VII: LES AUTRES VOISINS DE 1991 à 1998.

1/ la villa WANDA.


De part et d'autre  du chemin existent deux propriétés. A l'est se trouve la villa "Wanda", anciennement Villa Jacqueline du nom du premier enfant de son premier propriétaire. 

C'est l'architecte, géomètre qui acheta en 1929 du lotisseur un morceau du lot 13 du lotissement qu'il avait lui-même divisé en sa qualité de géomètre, pour y construire une belle villa  sur deux niveaux, avec le confort moderne.  Il établie au rez-de-chaussée un espace de travail avec une grande pièce pour le dessin, son bureau et des toilettes, le tout ayant  une porte entrée indépendante. Toujours au rez-de-chaussée, une autre porte d'entrée donne sur un escalier qui relie la partie habitation au premier étage et les pièces du reste du rez-de-chaussée donnant sur le jardin qu'il aménage  en cuisine et salle à manger

            Au premier étage se situe l'habitation principale avec son escalier d'accès extérieur, et sa porte d'entrée. C'est la que vit principalement   ce géomètre, la cuisine et la salle du bas ne servant que lorsque les beaux jours arrivent.

            En 1932, il achète l'autre partie du lot 13 qu'il avait divisé en 1929, reformant quasiment à l'identique le lot 13 initial, à l'exception de l'emprise du chemin sur les lots 13 et 13 bis (d'une largeur de 4 mètres environ tout le long du coté ouest  de ces lots) qu'il crée à l'occasion de cette division pour desservir les lots 13 bis, 17 bis, 14 bis et 16 bis, enclavés du fait de la division.

            Sa propriété a une superficie d'environ 600 m², et une espace de jardin sur tout le lot 13 bis, alors que tout lot de lotissement est un terrain à bâtir par essence même.  L'accès à ce lot se fait par le lot 13 auquel il est contigu.
           
            Le lotisseur est mort depuis 1932 et ses héritiers ne souhaitent pas continuer son œuvre en France. Ils sont américains, riches, vivant des dividendes de la société de machine à coudre SINGER, et entendent se débarrasser des propriétés françaises, à l'exception d'une seule, celle qu'occupait leur père à coté du port.

           Le lot 14 bis, seul encore propriété de la société du lotisseur, est vendu le 2 février 1938 au géomètre, qui possède alors trois lots les uns derrière les autres.

            Il met le tout en vente en 1939 car il est parti s'établir dans le Vaucluse. 

            C'est ainsi que le 9 novembre 1939 le lot 14 bis, celui le plus éloigné des routes, est vendu à André et Andréa.


            Le reste de la propriété, la villa Jacqueline et le jardin ( lot 13 bis) est mise en location de 1939 à 1954. Plusieurs familles défilent dans cette maison dont une couturière qui installe son atelier au rez-de-chaussée.

            Les années passent et en  juillet 1954 la maison est finalement vendue à un couple de personnes d'une cinquantaine d'années ayant deux filles dont l'une est déjà mariée et attend son troisième enfant.
               L'autre à 19 ans et fait des études d'anglais.
              Le mari est comptable et l'épouse ne travaille pas.  Ils viennent un peu l'été, un peu à Pâques  mais pas l'hiver.  La maison est fermée durant de longs mois.

                Après l'acquisition ils ont changé le nom de la villa en Villa WANDA. 

            Les années passent, le mari décède en 1974, la maman fait donation en 1980. Les filles sont propriétaires mais l'ainée ne s'y plait pas, trouvant pas d'activité suffisante dans le village, l'autre s'étant mariée dans un pays du nord de l'Afrique ou elle y vit,  ne vient dans la maison de la cote d'azur que quelques jours en fin juillet avant de partir prendre des vacances en Bretagne.

            En 1990, les pays du nord de l'Afrique subissent une nouvelle vague xénophobe qui poussent la seconde fille à quitter le pays de son mari avec famille et bagages sous peine de se voir égorgés, au motif de mariage mixte, de religion, d'anti-européanisation, misogynie....

            Et voilà donc que Josiane débarque du bateau. L'heure de la retraite a sonné pour elle qui travaillait pour entreprise française à l'étranger. Mais son mari, Noureddine, qui avait une activité d'avocat, ne va pas percevoir la retraite à laquelle il aurait pu prétendre dans son pays puisqu'il n'y vit plus. Il faut donc qu'il s'installe de nouveau en France, car il ne peut concevoir de vivre au crochet de son épouse. Elle étant de nationalité Française, il obtient de droit celle-ci et ouvre un cabinet avec un confrère de là-bas lui aussi exilé.

            Au début ils vivent à Nice dans l'appartement de la maman, encore en vie. Mais rapidement son état se dégrade et il faut la placer en maison. La solution du financement de cette maison sera de vendre l'appartement de Nice et de venir vivre au village dans la villa Wanda.
            A partir de ce jour, encouragés par François ils vont se garer quotidiennement dans le chemin, n'en refermant pas le portail, et y faire venir leurs visiteurs et locataires car depuis une vingtaine d'année la villa est louée durant tous l'été.
            Les deux filles n'ont pas d'argent ou le gaspillent et ne peuvent subvenir aux réparations essentielles de la maison. La location saisonnière a permis de provisionner les taxes foncières et d'habitation et les charges fixes.
            Mais en venant y habiter cet équilibre est rompu. Ne pouvant plus demander à sa sœur qui la laisse occuper la maison sans verser de loyer, Josiane doit subvenir toute seule à ces charges.

            Elle a quand même recours à la location  de vacances au mois d'août pour se faire un peu d'argent pendant qu'elle-même part en vacances 15 jours et passe les 15 autres chez sa sœur à Nice.
            La même famille parisienne vient occuper la villa Wanda durant environ 20 ans. Les enfants, petits enfants succèdent aux grands-parents. Ils venaient d'abord en train puis sont venus avec une voiture, puis deux, puis trois… Le chemin a été envahi de leur stationnement durant le mois d'août.

            En 1995 la mère de Josiane décède et le jardin cesse d'être entretenu.

            Les arbres et haies de clôtures ne sont plus taillés, dépassent de manière éhontée sur le chemin, l'amputant d'un mètre de large.

            Mais cependant l'espace de leur stationnement quotidien est taillé régulièrement pour pouvoir y rentrer. Noureddine qui prend la voiture tous les matins vient faire demi-tour au bout du chemin pour pouvoir se garer dans le sens du départ et surtout ouvrir sa porte de voiture dans un espace libre de branchage.

            Il y a une sorte d'accord tacite entre François, Josette et Noureddine. Chacun a un emplacement de stationnement défini dans le chemin, duquel est exclu Remi.

             

           


           
              

             













lundi 4 août 2014

Rénovation villa Les Rosiers: le piège se tend.

De 1992 à 1998.


L'araignée tisse toujours sa toile dans les propriétés voisines. François et le locataire du hangar, au travers d'une société civile immobilière,  ont racheté la villa les rosiers. Ils ont l'intention de rénover la maison, d'en faire une propriété de grand confort dans laquelle l'un installera sa fille et François, ses parents, lui même et pourquoi pas son fils plus tard. 
Des projets sont à l'étude. Séparer la propriété en deux, d'un côté le hangar, de l'autre la partie habitation, ainsi chacun serait propriétaire de son sol, et indépendant. Mais après réflexion, en coupant la propriété en deux, c'est aussi diviser les droits de construction par deux. Et la, plus rien ne va plus. Le locataire du hangar  n'est pas d'accord car sa partie de propriété serait toute petite, et en conséquence ne serait porteuse que de peu de droit à construire. Il refuse, bien sur, cette option. 
Il est donc étudier la possibilité d'extension de la villa Les Rosiers sous forme de copropriété. Chacun veut pouvoir disposer d'appartements à son profit. 

Chacun des deux associés souhaite conserver les parties de l'immeuble qu'il occupe déjà, François l'appartement en duplex du rez-de-chaussée sud, la totalité du jardin et les petits cabanons, l'autre, le hangar et l'appartement du premier étage, sur le hangar. 
Il est alors prévu, par souci d'indépendance que chacun des lots aurait une entrée indépendante, comme autrefois. 
Pour des questions de sécurité, l'appartement au dessus du hangar aura son entrée par une seconde rue que la propriété borde, au niveau de laquelle il est en rez-de-chaussée. On crée de toute pièce une rampe d'accès carrossable desservant trois parkings, car pour arriver à une égalité en m² pour chacun des associés, derrière le hangar, en rez-de-jardin est crée un studio. On y accède à pied par un escalier qui prend naissance au niveau de l'accès carrossable, et un des parkings lui est réservé. 
Coté sud ouest la propriété est bordée par un canal d'écoulement des eaux de pluie. Des fenêtres sont cependant prévues sur cette façade, en dessous de la rampe d'accès. 

Coté sud, on conserve et agrandie l'accès au hangar. Il reste encore quatre mètres vingt centimètres bordant la rue pour le lot de François donnant sur l'appartement qu'occupent ses parents, l'appartement en duplex, le jardin, et le bureau dans lequel il exploite sa société de maçonnerie. 
Il décide que ses parents n'ont pas besoin d'avoir un duplex. L'appartement est donc réduit à deux pièces, une salle à manger dans laquelle il y aura une cuisine américaine, une chambre et une salle de bain. Il conserve la montée d'escalier pour desservir un appartement au premier étage de trois pièces, et pour donner une entrée à l'appartement A la place du bureau, en agrandissant un peu, pour il arrive a créer un autre appartement de trois pièces en enfilade. 

Et comme l'appât du gain est le plus fort, les deux associés décident de rajouter un niveau au bâtiment, la superficie du terrain et le plan d'occupation des sols permettant encore la construction de m². 

Le dernier appartement va occuper tout le dernier étage. Il va avoir une superficie de 160 m². Il est évident que c'est le plus des appartements, avec vue sur mer, fenêtres ensoleillée, terrasses et balcons, deux salles bains...

Mais la grenouille avait les yeux plus gros que le ventre. A vouloir du luxe, les fonds pour entreprendre les travaux se sont vite épuisés. Il faut donc rapidement trouver une solution. 
Il est donc décidé de vendre le dernier étage, de manière à avoir un apport pour finir l'aménagement des petits appartements. 

La transaction a lieu avec un italien, à la retraite ayant beaucoup de moyens, qui se prend pour un jeune beau. Il a renvoyé son épouse légitime vivre en Italie et s'est trouvé une jeune femme de moins de trente ans pour décorer et ensuite vivre dans cet appartement. 
Rapidement la folie des grandeurs surpasse toute imagination. On dédie une salle pour le fitness, une autre pour le jacusi. On fait une véranda sur une terrasse....

Mais le permis doit être modifié car un immeuble collectif doit avoir autant de place de stationnement que  pour 80 m² habitable contenu dans l'immeuble. La superficie est telle qu'il est nécessaire de créer 11 parkings.  

Huit parkings sont prévus dans le hangar, sur le permis, pour permettre son obtention. Mais il est bien évident que ces parkings ne pourront être utilisés éventuellement que lorsque l'associé de François y aura cessé son activité professionnelle. 
Donc en attendant la retraite de cet associé, les parkings n'existent pas. 
Pourtant ce hangar est déclaré comme partie commune à vocation de garage de la copropriété. 

Trois autres parkings sont prévus au niveau du premier étage, rez-de-chaussée.  

Tous les parkings sont à l'intérieur des bâtiments et répondent à l'obligation des services de l'équipement. 


Mais François décide de créer six parkings dans son jardin, de manière à libérer le hangar, et surtout ne pas devoir payer de loyer ultérieur à son associé. 
Et pour desservir ces parkings il crée un accès qui débouche dans notre propriété sur le chemin.  Et le permis est autorisé ainsi, sans avoir à justifier d'une quelconque autorisation des propriétaires!

Auparavant, si le père de François utilisait ce chemin, rien n'avait été matérialisé.  Là, en établissant l'accès à sa propriété, François espère créer une servitude de fait qui ne sera plus contestable. Plus tard, il dira même qu'il croyait que le chemin appartenait à la commune. 

L'araignée a fini de tisser sa toile, le piège est tendu.