mercredi 12 novembre 2014

la boite d'allumette

La boite d'allumettes.




Je suis partie en vacances à la recherche de calme et de sérénité. Mais déjà en refermant la porte d’entrée et en laissant ma maison derrière moi, j’avais trouvé ce que je cherchais.

Alors ensuite, peu importe le lieu, que ce soit beau ou pas, chaud ou froid…. tout m’était indifférent.

Je ne voulais qu’oublier mes soucis: la procédure judiciaire que mon voisin, ce méprisable milliardaire,  m’impose afin de pouvoir s’ouvrir un accès dans ma propriété  et me spolier de la moitié de la superficie de celle-ci, pour desservir deux malheureux parkings dont il n’a pas besoin, la propriété n’étant pas habitée.

Alors, claquer la porte et ne plus vider la boite aux lettres, c’était une pause dans la lutte.  Profiter du climat d’ailleurs, découvrir d’autres patrimoines, d’autres paysages, non seulement cela divertit mais instruit.
Cela faisait l’effet d’être hors du temps, de devenir quelqu’un d’autre, de laisser cette histoire derrière moi, dans mon passé.
Cela laissait l’espoir d’une autre vie.


Au fil des jours qui passent, je m’habituais à cette vie sans contrainte, sans soucis à regarder les vagues caresser le sable, sentir la fine pluie qui n’arrive pas à mouiller, le vent dans les cheveux, sentir la liberté.

Et quand fut l’heure du départ, la fin des vacances, je suis partie sans me retourner, bien consciente qu’il fallait rentrer, que ma vie n’était pas celle des vacances mais celle des problèmes.

Le retour fut éprouvant parce que mon esprit ne voulait pas retrouver toutes ces difficultés mais voulait continuer à vivre paisiblement et ma volonté voulait assumer les difficultés, ne pas faiblir ni lâcher, ne pas fuir les responsabilités.

A mesure que la voiture avalait les kilomètres mon moral faiblissait et si le ciel était bleu, je ne voyais que gris et j’étais triste.

Je mettais ce coup de blues sur la fin des vacances, la reprise du travail, le stress…

Arrivée à la maison, la course à la lessive a débuté d’autant qu’il y avait urgence, la météo prévoyait plusieurs jours de fortes pluies, voire diluvienne. Un épisode cévenol sur la cote d’azur.


La nuit fut agitée et donc courte, peuplée de rêves tenaces qui  laissent la sensation que les muscles, le corps ont vécu le rêve.
Quand le réveil sonne, c’est évidement le moment où le bon sommeil réparateur vient de commencer son cycle.

Le petit déjeuner se fit dans le brouillard, sans le secours, ni l’effet,  du café qui dissout les nuages.  Une migraine survint rapidement, au dessus de œil droit, comme si un grosse pièce ronde venait appuyer sur le front sous la pression d’un étau. Encore un tour de vis, la douleur n’était pas assez forte.

Les yeux avaient peine à tenir ouvert, et la journée de travail s’éternisait.
Je pensais à mon amie à qui les médecins avaient annoncé trois mois  plus tôt qu’elle avait développé une tumeur au cerveau inopérable et incurable suite à une très grosse contrariété qui avait chamboulé sa vie.

Cette contrariété, arrivée dans un moment de faiblesse, après un deuil très éprouvant, a été refusée par son mental.  Elle ne reculait pas devant l’adversité y faisant face et prenant le problème à bras le corps.  Mais elle le prit aussi trop à cœur et le problème a commencé à occuper son esprit le jour et la nuit. Les mots se sont transformés en maux puisqu’une tumeur s’est installée dans le siège de la pensée, là ou est l’individualité, la personnalité. L’atteinte morale s’était transformée en atteinte physique, mortelle.
Elle était condamnée et le savait, malgré un traitement qui visait à empêcher la tumeur de proliférer mais sans espoir de l’anéantir.

Cette nouvelle avait déjà donné un coup à mon moral.  

Je pensais que moi aussi, je pouvais développer un cancer dans quelque organe… en réponse à ces procès, à ces contrariétés d’autant qu’il existait des cas dans ma propre famille de sang.

Et je me disais que si cela s'avérait se serait l’épreuve de trop, celle pour laquelle je n’aurais pas l’énergie de me battre.

Et je me surprenais à penser qu’il serait doux de fermer les yeux, de ne plus avoir de problèmes.
Ce serait le repos, le repos éternel.

Mais rapidement, mon esprit cartésien me rappelle qu’on a jamais pu prouver qu’un monde meilleur existe, du style paradis. L’argument suprême: “personne n’en est revenu, c’est donc que c’est mieux qu’ici”.
Et bien moi je dis, justement personne ne témoigne que cela existe, enfer ou paradis.

Quand on est pris dans la tourmente, on se pose la question de l’existence de dieu, de la religion…

Et un jour on a envie d’y croire comme au Père Noël, et le lendemain on se dit que ce n’est pas sérieux, que rien n’est prouvé scientifiquement, que ce dieu laisse le monde à la dérive, les hommes se déchirer, s'entre-tuer, la famine, la maladie et la souffrance.
Quel est ce dieu qui a fait de la terre un enfer vivant? A moins que nous soyons tous morts ici et que nous expions quelques pêchés! Va savoir!  

En tout cas j’avais décidé de laisser la religion derrière moi, ne m’étant de toute façon d’aucun secours, ni moral, ni dans les faits.

Je le levais le matin sans envie, sans projets… Et les jours se sont écoulés, lents et pesants.

Depuis longtemps, depuis mon adolescence, une idée me revient, récurrente. J’imagine que je pars acheter une boite d’allumette et que je disparais. Je laisse cette vie pour tenter d’en construire une autre ailleurs, laissant derrière moi celle-ci trop pénible. C’est un rêve de joker. Une petite mort.

J'ai très envie d'abandonner mes vieux oripeaux composés de soucis, de tracas, de contrariété, de laisser tomber ce lourd manteau pour renaître à la vie.
Le problème n'en aurait pas pour autant disparu, lui, et il viendrait hanter ma famille. Je ne veux pas leur laisser ce poison. 

Je n'irais pas acheter des allumettes aujourd'hui.
  








vendredi 12 septembre 2014

Chapitre VIII De nouveaux occupants à Simple Abri (1999-2000)

De 1999 à 2000.


Michel veut tenter d'organiser sa succession. Il possède le rez-de-chaussée de Simple Abri mais ne l'habite pas, n'y vient pas, et aucun de ses enfants non plus.

Il décide donc de le vendre. Mais avant de donner l'affaire à une agence immobilière il décide de le proposer à son frère, qui lui le propose tout de suite à son second fils Philippe.
L'accord est très vite obtenu et les démarches sont engagées devant le notaire et à la banque. Au mois de mai, la vente est conclue. Philippe emménage dans le rez-de-chaussée de Simple Abri, vétuste, dans son jus depuis 20 ans, sans isolation ni double vitrage, en attendant de pouvoir faire des travaux d'agrandissement.

         Pour Philippe et Caroline, mariés depuis  4 ans, parents de deux enfants de 3 ans et 6 mois,  c'est le début de la vie tant espérée, tant rêvée, à Simple Abri.
         Mais la déconvenue va très vite arriver.

         Caroline, alertée depuis longtemps du problème du chemin, a demandé au notaire la confirmation que le chemin faisait partie de la propriété et s'est fait confirmer les droits de la copropriété sur lui. Elle est certaine que les voisins,  n'ont pas de servitude de passage et n'ont pas de droit sur le chemin.
         Elle attend de voir comment la situation va évoluer, persuadée que lorsqu'elle les informera de leur absence de droit, ils vont cesser de stationner. Quel beau rêve!

         Ils emménagent en mai, quelques jours après la signature chez le notaire.  L'appartement, resté longtemps fermé, est froid et humide. Désirant moderniser et redistribuer les pièces ils choisissent de conserver les vieilles tapisseries, mais de poser au sol des chambres de la moquette pas chère afin de créer une atmosphère plus chaleureuse en attendant de pouvoirs faire les travaux

L'été arrive, la chaleur aussi. Et le couple commence à vivre péniblement la nuit car les murs rendent la chaleur et l'absence de courant d'air crée une sorte de moiteur pesante qui rend le sommeil difficile.
Cette difficulté se trouve accentuée par le bruit des moteurs des voitures dans le chemin.
A 7H 00 du matin arrive le mari de Yolande pour assurer la garde des beaux-parents. Sa voiture est une épave pétaradante. La porte claque après une multitude de manœuvres.

A 7 H 30 c'est le père de François qui sort. Le portail automatique fait taper les deux battants de tôle qui vibrent et amplifient le bruit.

A 8H 00 le père de François revient, même bruit.
A 8 H 30 c'est François qui part en scooter qu'il prend soin de  bien accélérer.  Le portail claque une nouvelle fois.

A 8H40, c'est Nourredine qui démarre sa voiture et s'en va pour la journée.

A 9H00, c'est Denise, la femme de François qui va à la gymnastique deux fois par semaine, et les autres fois c'est les courses.

A 10 H    Elle revient du supermarché, de la gymnastique…
A 10 H30, le père de François ressort.

A 11 H il revient, claquant toujours le portail.
A 11H30  le mari de Yolande repart.
A 12H00 Yolande arrive.

A 12H30 François revient pour déjeuner. Parfois il est passé dans la matinée ramener la baguette…

A 13H30 Yolande repart. Peu après c'est son mari qui revient
A 14H00 François repart.
A la même heure arrive les copines de sa femme, ou la femme de ménage…
A 14H30 son frère Jacques et sa femme arrivent.  Et la commence le bruit de bricolage. La sieste des enfants, comme celle de ses propres parents très âgés, il n'en a que faire!

A  15H  Les diverses visites pour les parents de Jacques et Yolande. Le samedi c'est la sœur ainée qui vient pour l'après midi.

A 16 h ou 17 h les visites repartent mais arrivent les petits enfants, en voiture.
A 18 H la femme de ménage, les copines… repartent
Mais Yolande revient. Son mari repart.
A 18H30 Nourredine rentre.
A 19 H00 François rentre.
A 19H 15 Yolande s'en va.
A 20H00 le bricolage cesse enfin
On pourrait penser que tout le monde est rentré, que le bruit va cesser mais tout à coup alors que l'on cherche le calme et la fraicheur, un bruit de moteur sur le parking de François, à 5 m de la chambre de Caroline et Philippe, déchire la nuit tombante.
Le mari de sa sœur vient de mettre le contact pour refroidir la voiture du père de François.
Mais pourquoi?
Eh bien c'est simple, François va sortir après le repas, avec son beau frère pour aller jouer au casino!
20 H30, la voiture repart, le portail claque.

Le voila parti pour plusieurs heures. Un peu de tranquillité!
Et bien non! Environ une demi-heure plus tard la voiture de sa femme sort. Elle va en boite de nuit!

Et encore un peu plus tard, c'est la troisième voiture garée dans l'allée, celle du beau frère qui sort avec les parents de François et leur fille, en direction d'un autre casino!

Au milieu de la nuit vers minuit les premiers à revenir sont les parents, puis vers 1 heure la femme et lui vers 4 heure du matin. Parfois lorsque des cousins sont là, ils s'installent dans le jardin pour se détendre avant d'aller dormir. Et ça papote, ça papote, le son s'amplifie,  porté par le silence de la nuit.

De son oreiller Caroline les entend comme s'ils étaient sous sa fenêtre.

A 6H00, Jacques vient chercher sa voiture qu'il a laissée la veille dans le chemin, comme tous les jours de la semaine.

A 7 H00 le mari de Yolande arrive et une autre journée commence.

Dans ce défilé de véhicule, Philippe, le dernier venu, a du mal à se garer. Le reproche en est fait à François qui ne lève pas le petit doigt pour essayer de changer les choses.

La fin de l'été arrive et Caroline se dit que les sorties au casino vont cesser, que les copines, les visites vont s'espacer… que ce sera plus supportable avec les fenêtres fermées. 


Mais il n'en est rien.

La fille de François reprend l'école et sa mère l'emmène tous les matins. En plus des autres passages à peu près réguliers, il faut rajouter la sortie pour l'école vers 8H et le retour de la mère vers 8h 45, et l'après midi vers 16H, le retour vers 16h45.

La femme de ménage vient une demi-journée par semaine et stationne dans le chemin.
Du coté des parents de jacques la situation ne s'arrange pas. La mémé ne peut plus rester seule avec le pépé. Il est décidé que le mari de Yolande viendrait tous les matins et l'après midi c'est une garde malade qui vient. Au fur et à mesure que la mémé décline, il faut aussi organiser la garde de nuit.

A 13H00 arrive la garde de l'après midi, stationnée dans le chemin. Elle ne bouge plus ensuite jusqu'à la relève de 19H malgré l'arrivée de Yolande vers 18H00. A 19H00 la garde malade de nuit vient prendre la place de celle de jour et le matin c'est le mari de Yolande qui réveille tout le quartier avec son tacot ambulant dont tout le monde se demande comment elle peut encore rouler, avoir  un contrôle valide…

Caroline et Philippe ont hâte de commencer les travaux d'extension rénovation afin d'avoir au moins des vitrages qui atténuent le bruit.
Sans compter que le chemin n'est pas goudronné et que tout déplacement de véhicule soulève un  nuage de poussière.

Ils se disent qu'avec le temps, en leur dénonçant leurs nuisances, ils vont modifier leur comportement, que tout le monde va y mettre du sien.

Ils ont en retour une occupation encore plus accrue de l'espace du chemin. Le beau frère de François vient maintenant se garer. La femme de Nourredine envoie aussi ses visites et Nourredine prend désormais les transports en commun de façon à laisser la voiture dans le chemin. Josiane prend un malin plaisir à venir manœuvrer devant le jardin de Caroline afin de l'ensevelir sous la poussière et la pollution car en plus elle fait 7 à 8 manœuvres pour arriver à faire demi-tour.  Pas douée.

N'arrivant pas à se faire entendre, Caroline décide de poser des plots afin de condamner l'espace devant les portillons de la villa Simple Abri, afin de pourvoir toujours sortir de chez eux, car il y a aussi des indélicats qui se mettent devant le portail et l'empêche de sortir la poussette du bébé!

Les plots sont déplacés, et notamment par la femme de François, têtue au point d'en devenir imbécile. 
Elle se met aussi à sortir de son parking en venant en marche arrière vers cle jardin de Simple Abri pour faire demi-tour et pouvoir arriver sur la route en marche avant.

Sauf que ce n'est pas régulier car elle est d'une impatience telle que manœuvrer c'est bien trop long. Elle abandonne rapidement, surtout quand elle comprend qu'elle ne cause de tort à personne quand tout le monde est à l'intérieur.

Et un jour Philippe et Caroline reçoivent un courrier dans lequel il est exposé qu'ils entravent l'usage du chemin et le stationnement de leurs voisins. Ils se sont plaints en mairie, demandant que de l'ordre soit remis dans ce chemin.

Le sang de Caroline ne fait qu'un tour et elle décide de contacter un avocat pour en avoir le cœur net.
Quelques semaines plus tard, l'avocat confirme que les voisins n'ont pas de droit.
Caroline et Philippe vont assigner les voisins pour se faire reconnaitre propriétaire du chemin, obtenir l'autorisation de clore ce chemin et en interdire l'accès.

Caroline et Philippe vont assigner les voisins pour se faire reconnaître propriétaire du chemin, obtenir l'autorisation de clore ce chemin et en interdire l'accès.

Après réflexion Rémi est convaincu de l'opportunisme de François. Beau parleur, François à force de discussion tentait de convaincre Rémi que le chemin appartient à la commune, que Jacques était enfin d'accord pour électrifier le portail et que Josiane et Noureddine seraient évincés du chemin... Les magouilles, toujours les magouilles.

Ce qui finit de convaincre Rémi a été apporté par François lui même le jour ou il a enlevé le portail en bois marron que Rémi a confectionné de ses propres mains pour en installer un autre, récupéré sur un chantier.    

L'assignation est délivrée le 20 juillet à quelques jours du départ en vacances de François, de Yolande, et de Josiane et Nourredine.



Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé est purement  fortuite


samedi 30 août 2014

Chapitre VII: LES AUTRES VOISINS DE 1991 à 1998.

II/ Villa  Marie.

            Sur l'autre coté du chemin se trouve la villa Marie. La propriété est la réunion des lots 17 et 17 bis, de la même façon que pour la villa Wanda, une longueur de terrain sur quatre mètres de large a été prise pour former le chemin.
La maison est construite sur le lot 17 d'environ trois cent mètres carrés par un restaurateur qui fait la saison d'hiver ici, et la saison d'été dans la région de Chamonix.  Elle ressemble à un chalet  au toit  pentu, avec des volets portant un trou en forme de cœur, des poutres en bois apparentes de l'extérieur, et une pièce mansardée dans les combles…
De la rue on accède à la propriété par une entrée piétonne donnant sur un escalier de trois marches faisant face un mètre plus loin à un autre escalier de trois marches donnant accès  la porte d'entrée de la maison implantée à trois mètres de la route.
Rapidement la saison touristique s'inverse et ce monsieur choisit de passer toute l'année à la montagne. Il vend sa maison à une artiste peintre anglaise qui rapidement achète le lot 17 bis et double la superficie de la propriété.
En 1943, cette artiste peintre, vieille fille et jalouse se plaint à la municipalité de l'époque qu'André construit un petit cabanon et a fermé le chemin d'une barrière en bois.

La guerre et l'évacuation du village due à l'occupation allemande referme le litige sans être réellement tranché. La municipalité qui n'est plus pressée par la vieille fille et qui a d'autres chats à fouetter à la libération, ne poursuit pas le débat.

L'affaire en reste donc là pour le moment.

Cette artiste peintre vend en 1948 à un médecin de Grenoble et sa femme  qui souhaitent  se retirer au soleil.

            4 ans plus tard le monsieur décède et la dame se trouve seule. Elle est rapidement prise en charge par un couple de voisins dont les fenêtres donnent sur son jardin. La dame vient lui faire les travaux de ménage, le monsieur le jardin.
            Lui est italien. Il a fuit les chemises noires au début des années trente et a rencontré une fille mère. Ils se sont mariés en 1942, alors que l'Italie le réclamait pour combattre. Devenant français par mariage, il n'avait plus rien à craindre de Mussolini.  Mais il y avait aussi une autre raison, la dame était enceinte. A l'occasion du mariage, brave comme tout, il reconnu et légitima la fille aînée de sa femme âgée de 8 ans  et lui donna une filiation.

            Elle est du massif central, fuyant sa famille quand le père lui fit comprendre qu'elle était une fille perdue, qu'elle lui faisait honte…
            Elle arrive à Nice en 1933 pour y faire naître sa fille sans père.

            Après Jacques naquit une autre fille, Yolande.

            En 1972 la dame âgée décède en laissant par testament tous ses biens au couple si prévenant, qui ne perdit pas de temps pour emménager dans la villa Marie.

   En 1980 Jacques et Yolande insistent beaucoup après des parents et obtiennent qu'ils fassent donation de leurs biens à leurs enfants. Jacques eut la villa, bien qu'il habitait l'ancien appartement des parents et Yolande ce fameux appartement.
          Quant à la fille aînée, elle reçut de la part de son frère et de sa sœur, une compensation financière attestant de son intégration dans la famille, avec l'assentiment du père. Les deux derniers enfants savaient pertinemment et lui ont toujours fait sentir la différence de ses origines car chacun d'eux était jaloux et cupide. 

   En 1998 le père est atteint de démence et veut aller travailler. Son fils retire toutes les clefs et l'enferme chez lui. Tous les jours, il y a quelqu'un en permanence dans la propriété à veiller que le pauvre petit vieux ne sorte pas et n'aille pas raconter les vilains secrets de famille.

La santé de la mémé, que le pépé fait tourner en bourrique, se dégrade de plus en plus. Et le coup de grâce aurait pu avoir lieu quand le fils de Jacques se tue dans un accident de la route, comme son grand-père maternel 50 ans plus tôt. Mais ni Jacques, ni Colette sa femme, ni Yolande ne disent rien à la mémé. Elle est morte deux ans plus tard en se demandant pourquoi son seul petit-fils ne venait plus la voir.

Mais le pépé est encore là et il faut le surveiller. Un tour de garde s'organise. Le mari de Yolande vient le matin, à 7 heures tapantes jusqu'à 13 heures. Bien sur il se gare dans le chemin avec sa vieille voiture au pot d'échappement brinquebalant. La nuit c'est une garde privée qui vient, et l'après midi c'est une autre garde.

Et tout ce petit monde, Jacques compris, Colette, Yolande, et les visites des amis, copains … aussi, sans compter lorsque la fille aînée vient avec son mari tous les samedis, stationnent dans le chemin. 



samedi 23 août 2014

Chapitre VII: LES AUTRES VOISINS DE 1991 à 1998. 1/ la villa WANDA.




















Chapitre VII: LES AUTRES VOISINS DE 1991 à 1998.

1/ la villa WANDA.


De part et d'autre  du chemin existent deux propriétés. A l'est se trouve la villa "Wanda", anciennement Villa Jacqueline du nom du premier enfant de son premier propriétaire. 

C'est l'architecte, géomètre qui acheta en 1929 du lotisseur un morceau du lot 13 du lotissement qu'il avait lui-même divisé en sa qualité de géomètre, pour y construire une belle villa  sur deux niveaux, avec le confort moderne.  Il établie au rez-de-chaussée un espace de travail avec une grande pièce pour le dessin, son bureau et des toilettes, le tout ayant  une porte entrée indépendante. Toujours au rez-de-chaussée, une autre porte d'entrée donne sur un escalier qui relie la partie habitation au premier étage et les pièces du reste du rez-de-chaussée donnant sur le jardin qu'il aménage  en cuisine et salle à manger

            Au premier étage se situe l'habitation principale avec son escalier d'accès extérieur, et sa porte d'entrée. C'est la que vit principalement   ce géomètre, la cuisine et la salle du bas ne servant que lorsque les beaux jours arrivent.

            En 1932, il achète l'autre partie du lot 13 qu'il avait divisé en 1929, reformant quasiment à l'identique le lot 13 initial, à l'exception de l'emprise du chemin sur les lots 13 et 13 bis (d'une largeur de 4 mètres environ tout le long du coté ouest  de ces lots) qu'il crée à l'occasion de cette division pour desservir les lots 13 bis, 17 bis, 14 bis et 16 bis, enclavés du fait de la division.

            Sa propriété a une superficie d'environ 600 m², et une espace de jardin sur tout le lot 13 bis, alors que tout lot de lotissement est un terrain à bâtir par essence même.  L'accès à ce lot se fait par le lot 13 auquel il est contigu.
           
            Le lotisseur est mort depuis 1932 et ses héritiers ne souhaitent pas continuer son œuvre en France. Ils sont américains, riches, vivant des dividendes de la société de machine à coudre SINGER, et entendent se débarrasser des propriétés françaises, à l'exception d'une seule, celle qu'occupait leur père à coté du port.

           Le lot 14 bis, seul encore propriété de la société du lotisseur, est vendu le 2 février 1938 au géomètre, qui possède alors trois lots les uns derrière les autres.

            Il met le tout en vente en 1939 car il est parti s'établir dans le Vaucluse. 

            C'est ainsi que le 9 novembre 1939 le lot 14 bis, celui le plus éloigné des routes, est vendu à André et Andréa.


            Le reste de la propriété, la villa Jacqueline et le jardin ( lot 13 bis) est mise en location de 1939 à 1954. Plusieurs familles défilent dans cette maison dont une couturière qui installe son atelier au rez-de-chaussée.

            Les années passent et en  juillet 1954 la maison est finalement vendue à un couple de personnes d'une cinquantaine d'années ayant deux filles dont l'une est déjà mariée et attend son troisième enfant.
               L'autre à 19 ans et fait des études d'anglais.
              Le mari est comptable et l'épouse ne travaille pas.  Ils viennent un peu l'été, un peu à Pâques  mais pas l'hiver.  La maison est fermée durant de longs mois.

                Après l'acquisition ils ont changé le nom de la villa en Villa WANDA. 

            Les années passent, le mari décède en 1974, la maman fait donation en 1980. Les filles sont propriétaires mais l'ainée ne s'y plait pas, trouvant pas d'activité suffisante dans le village, l'autre s'étant mariée dans un pays du nord de l'Afrique ou elle y vit,  ne vient dans la maison de la cote d'azur que quelques jours en fin juillet avant de partir prendre des vacances en Bretagne.

            En 1990, les pays du nord de l'Afrique subissent une nouvelle vague xénophobe qui poussent la seconde fille à quitter le pays de son mari avec famille et bagages sous peine de se voir égorgés, au motif de mariage mixte, de religion, d'anti-européanisation, misogynie....

            Et voilà donc que Josiane débarque du bateau. L'heure de la retraite a sonné pour elle qui travaillait pour entreprise française à l'étranger. Mais son mari, Noureddine, qui avait une activité d'avocat, ne va pas percevoir la retraite à laquelle il aurait pu prétendre dans son pays puisqu'il n'y vit plus. Il faut donc qu'il s'installe de nouveau en France, car il ne peut concevoir de vivre au crochet de son épouse. Elle étant de nationalité Française, il obtient de droit celle-ci et ouvre un cabinet avec un confrère de là-bas lui aussi exilé.

            Au début ils vivent à Nice dans l'appartement de la maman, encore en vie. Mais rapidement son état se dégrade et il faut la placer en maison. La solution du financement de cette maison sera de vendre l'appartement de Nice et de venir vivre au village dans la villa Wanda.
            A partir de ce jour, encouragés par François ils vont se garer quotidiennement dans le chemin, n'en refermant pas le portail, et y faire venir leurs visiteurs et locataires car depuis une vingtaine d'année la villa est louée durant tous l'été.
            Les deux filles n'ont pas d'argent ou le gaspillent et ne peuvent subvenir aux réparations essentielles de la maison. La location saisonnière a permis de provisionner les taxes foncières et d'habitation et les charges fixes.
            Mais en venant y habiter cet équilibre est rompu. Ne pouvant plus demander à sa sœur qui la laisse occuper la maison sans verser de loyer, Josiane doit subvenir toute seule à ces charges.

            Elle a quand même recours à la location  de vacances au mois d'août pour se faire un peu d'argent pendant qu'elle-même part en vacances 15 jours et passe les 15 autres chez sa sœur à Nice.
            La même famille parisienne vient occuper la villa Wanda durant environ 20 ans. Les enfants, petits enfants succèdent aux grands-parents. Ils venaient d'abord en train puis sont venus avec une voiture, puis deux, puis trois… Le chemin a été envahi de leur stationnement durant le mois d'août.

            En 1995 la mère de Josiane décède et le jardin cesse d'être entretenu.

            Les arbres et haies de clôtures ne sont plus taillés, dépassent de manière éhontée sur le chemin, l'amputant d'un mètre de large.

            Mais cependant l'espace de leur stationnement quotidien est taillé régulièrement pour pouvoir y rentrer. Noureddine qui prend la voiture tous les matins vient faire demi-tour au bout du chemin pour pouvoir se garer dans le sens du départ et surtout ouvrir sa porte de voiture dans un espace libre de branchage.

            Il y a une sorte d'accord tacite entre François, Josette et Noureddine. Chacun a un emplacement de stationnement défini dans le chemin, duquel est exclu Remi.

             

           


           
              

             













lundi 4 août 2014

Rénovation villa Les Rosiers: le piège se tend.

De 1992 à 1998.


L'araignée tisse toujours sa toile dans les propriétés voisines. François et le locataire du hangar, au travers d'une société civile immobilière,  ont racheté la villa les rosiers. Ils ont l'intention de rénover la maison, d'en faire une propriété de grand confort dans laquelle l'un installera sa fille et François, ses parents, lui même et pourquoi pas son fils plus tard. 
Des projets sont à l'étude. Séparer la propriété en deux, d'un côté le hangar, de l'autre la partie habitation, ainsi chacun serait propriétaire de son sol, et indépendant. Mais après réflexion, en coupant la propriété en deux, c'est aussi diviser les droits de construction par deux. Et la, plus rien ne va plus. Le locataire du hangar  n'est pas d'accord car sa partie de propriété serait toute petite, et en conséquence ne serait porteuse que de peu de droit à construire. Il refuse, bien sur, cette option. 
Il est donc étudier la possibilité d'extension de la villa Les Rosiers sous forme de copropriété. Chacun veut pouvoir disposer d'appartements à son profit. 

Chacun des deux associés souhaite conserver les parties de l'immeuble qu'il occupe déjà, François l'appartement en duplex du rez-de-chaussée sud, la totalité du jardin et les petits cabanons, l'autre, le hangar et l'appartement du premier étage, sur le hangar. 
Il est alors prévu, par souci d'indépendance que chacun des lots aurait une entrée indépendante, comme autrefois. 
Pour des questions de sécurité, l'appartement au dessus du hangar aura son entrée par une seconde rue que la propriété borde, au niveau de laquelle il est en rez-de-chaussée. On crée de toute pièce une rampe d'accès carrossable desservant trois parkings, car pour arriver à une égalité en m² pour chacun des associés, derrière le hangar, en rez-de-jardin est crée un studio. On y accède à pied par un escalier qui prend naissance au niveau de l'accès carrossable, et un des parkings lui est réservé. 
Coté sud ouest la propriété est bordée par un canal d'écoulement des eaux de pluie. Des fenêtres sont cependant prévues sur cette façade, en dessous de la rampe d'accès. 

Coté sud, on conserve et agrandie l'accès au hangar. Il reste encore quatre mètres vingt centimètres bordant la rue pour le lot de François donnant sur l'appartement qu'occupent ses parents, l'appartement en duplex, le jardin, et le bureau dans lequel il exploite sa société de maçonnerie. 
Il décide que ses parents n'ont pas besoin d'avoir un duplex. L'appartement est donc réduit à deux pièces, une salle à manger dans laquelle il y aura une cuisine américaine, une chambre et une salle de bain. Il conserve la montée d'escalier pour desservir un appartement au premier étage de trois pièces, et pour donner une entrée à l'appartement A la place du bureau, en agrandissant un peu, pour il arrive a créer un autre appartement de trois pièces en enfilade. 

Et comme l'appât du gain est le plus fort, les deux associés décident de rajouter un niveau au bâtiment, la superficie du terrain et le plan d'occupation des sols permettant encore la construction de m². 

Le dernier appartement va occuper tout le dernier étage. Il va avoir une superficie de 160 m². Il est évident que c'est le plus des appartements, avec vue sur mer, fenêtres ensoleillée, terrasses et balcons, deux salles bains...

Mais la grenouille avait les yeux plus gros que le ventre. A vouloir du luxe, les fonds pour entreprendre les travaux se sont vite épuisés. Il faut donc rapidement trouver une solution. 
Il est donc décidé de vendre le dernier étage, de manière à avoir un apport pour finir l'aménagement des petits appartements. 

La transaction a lieu avec un italien, à la retraite ayant beaucoup de moyens, qui se prend pour un jeune beau. Il a renvoyé son épouse légitime vivre en Italie et s'est trouvé une jeune femme de moins de trente ans pour décorer et ensuite vivre dans cet appartement. 
Rapidement la folie des grandeurs surpasse toute imagination. On dédie une salle pour le fitness, une autre pour le jacusi. On fait une véranda sur une terrasse....

Mais le permis doit être modifié car un immeuble collectif doit avoir autant de place de stationnement que  pour 80 m² habitable contenu dans l'immeuble. La superficie est telle qu'il est nécessaire de créer 11 parkings.  

Huit parkings sont prévus dans le hangar, sur le permis, pour permettre son obtention. Mais il est bien évident que ces parkings ne pourront être utilisés éventuellement que lorsque l'associé de François y aura cessé son activité professionnelle. 
Donc en attendant la retraite de cet associé, les parkings n'existent pas. 
Pourtant ce hangar est déclaré comme partie commune à vocation de garage de la copropriété. 

Trois autres parkings sont prévus au niveau du premier étage, rez-de-chaussée.  

Tous les parkings sont à l'intérieur des bâtiments et répondent à l'obligation des services de l'équipement. 


Mais François décide de créer six parkings dans son jardin, de manière à libérer le hangar, et surtout ne pas devoir payer de loyer ultérieur à son associé. 
Et pour desservir ces parkings il crée un accès qui débouche dans notre propriété sur le chemin.  Et le permis est autorisé ainsi, sans avoir à justifier d'une quelconque autorisation des propriétaires!

Auparavant, si le père de François utilisait ce chemin, rien n'avait été matérialisé.  Là, en établissant l'accès à sa propriété, François espère créer une servitude de fait qui ne sera plus contestable. Plus tard, il dira même qu'il croyait que le chemin appartenait à la commune. 

L'araignée a fini de tisser sa toile, le piège est tendu.






samedi 28 juin 2014

Le temps d'après les fondateurs, de 1985 à 1991, simple abri

De 1985 à 1991. 

André et Andréa ne sont plus là. Le petit cabanon bien modeste est devenu une cuisine d'été. La petite maison est devenue une villa de deux appartements, sur deux niveaux, avec un jardinet. 
André et Andréa ont laissé une certaine idée du bonheur à Simple Abri.

Dans l'esprit de Rémi, son avenir doit se faire à Simple Abri. Mais l'appartement est trop petit, mal commode et nécessiterait beaucoup trop de travaux.   Il faudrait trouver des fonds pour réaliser ces travaux. Son frère a décidé de ne rien faire et ne veut pas dépenser un sou. Donc Rémi a compris que s'il ne peut pas agrandir, moderniser, il n'est pas question pour lui de vivre dans un trois pièces de 45 m².
La commune qui vient de changer de municipalité,  va faire construire puis vendre des logements neufs.  Il se positionne tout de suite pour acheter un grand appartement avec toit terrasse. Les plans sont ébauchés,  le promoteur achète le terrain et commercialise ses lots. La déception arrive tout de suite.  La vente de l'appartement de Cagnes ne lui permettra pas de financer l'acquisition  du nouvel appartement. Il faut revoir les prétentions à la baisse.  Il choisit donc de retenir un appartement au premier étage, un trois pièces  avec deux balcons. 
Le projet se concrétise en 1988.  L'appartement de Cagnes est rapidement vendu. Rémi et Michelle emménage de nouveau à Simple Abri le temps que l'immeuble soit construit et parfaitement terminé. Cette fois,  ils ont le temps. Ils ne rentreront pas dans l'appartement avant  que tout soit peint, décoré, rangé...
Ils choisissent avec minutie l'aménagement intérieur. Une salle de bain avec une baignoire à jets massant, un grand miroir sur tout un pan de mur, un carrelage mural autre que celui prévu par le promoteur, du parquet dans les chambres, et une cuisine aménagée sur mesure.
Tous les soirs, de retour de son travail, Rémi vient surveiller l'avancée des travaux, les défauts à rectifier…
Avec Philippe, son second fils, ils posent le parquet des chambres, la tapisserie au mur, font la peinture… Philippe vient de se séparer de sa femme, de quitter son emploi dans la restauration et les a rejoint à Simple Abri.
Puis enfin tout est prêt, les clefs sont remises, le déménagement peut commencer. Début décembre 1990, le garde meuble livre les cartons et les meubles. 
Au même moment,  leur fille, la petite dernière, leur annonce qu'elle veut se marier.
Les tableaux sont accrochés au mur, les meubles remplis, les placards organisés de telle sorte que le soir du 24 décembre le réveillon peut y être célébré.
Simple Abri est maintenant devenu l'habitation principale de Philippe. 
Le mariage se prépare doucement. Il aura lieu au village. La date est fixée au premier juin prochain.
Il faut organiser un grand mariage. On choisit donc avec soin la robe de la mariée, celles de petites demoiselles d'honneur, les dragées….
Le grand jour arrive. La veille, les deux familles sont allées décorer la salle de réception du restaurant, placer les cartons devant les assiettes, le matin même, fleurir la salle des mariages de la mairie et  les voitures, et dans ce tourbillon, il faut recevoir la famille lointaine, que l'on héberge à simple abri, ne pas oublier le rendez-vous chez le coiffeur…  
La cérémonie a enfin lieu. Les photos sont prises dans un parc romantique…Puis c'est le départ vers le restaurant.
A la table de Philippe se trouvent des jeunes filles qu'il ne connait pas, qui sont des amies de la famille du marié. En face de lui, une jeune fille brune de 23 ans ne le laisse pas indifférent. Il engage la conversation, dit qu'il aime aller pêcher en bateau.
Pour elle, la possibilité d'aller pêche en bateau lui rappeler des souvenirs de vacances passées avec la famille du marié. De bons souvenirs. Elle se dit pourquoi pas nous revoir, puisque nous sommes presque parents, elle qui se considère comme la cousine du marié.
Cette jeune fille est venue de sa Provence natale s'installer sur la cote d'azur  pour travailler dans une étude de notaire. Elle vient de réussir son diplôme de clerc et c'est son premier emploi.  
Arrivée dans la salle du restaurant, elle a cherché sa place, et a constaté qu'elle ne connaissait personne d'autres que deux amies de la famille du marié. Elle a interverti les cartons de façon à se trouver à côté des filles. En déplaçant les cartons, elle s'est trouvée en façon de Philippe, le frère de la mariée.
 Le  samedi suivant, la fameuse partie de pêche est organisée. C'est l'occasion de mieux se connaître. A midi le repas est pris à Simple Abri, dans le jardin, sous la tonnelle adossée à la cuisine d'été.

Pour Caroline, c'est un double coup de foudre pour Philippe et pour la maison.  Elle se sent tout de suite à l'aise, comme adoptée par la famille et par la maison. Même le chat, très indépendant, vient spontanément sur ses genoux. 
C'est un signe.   

samedi 21 juin 2014

caprices de milliardaires encore


La milliardaire qui fait grincer Gstaad

Isabelle Tasset
Heidemarie et Curt Engelhorn (Dukas)
Heidemarie et Curt Engelhorn  (Dukas)
Heidemarie Engelhorn a fait fermer plusieurs boutiques sur la luxueuse Promenade de la station. La milliardaire riposterait aux entraves mises à ses projets immobiliers
En cette période de Fêtes, les Champs-Elysées de l’Oberland bernois, autrement dit la Promenade de Gstaad, grouillent à nouveau du beau monde qui fait sa renommée comme l’une des stations les plus huppées de Suisse. Le défilé des élégantes en veste de fourrure sur jean slim et cachemire fait autant partie du spectacle que les vitrines somptueuses, exposées dans des petits chalets centenaires soigneusement rénovés, les traîneaux tirés par des chevaux ou les habits traditionnels des serveuses de l’hôtel Rössli.
Authenticité et luxe, les deux ingrédients magiques, cohabitent toutefois moins bien ces temps-ci. En septembre dernier, 17 commerces de la station étaient vides ou à remettre, selon le journal local Anzeiger von Saanen. En cause, une certaine Heidemarie Engelhorn, qui aurait fermé cinq magasins qu’elle gérait, selon son voisin commercial, Stephan Romang, propriétaire du salon de thé Charly’s, véritable institution au cœur de la Promenade.
Pas facile d’obtenir des informations, car lorsqu’on évoque cette dame à Gstaad, la conversation retombe. Les notables locaux se taisent. Son nom n’apparaît nulle part, sa photo non plus. Et l’intéressée n’a pas donné suite à nos questions. Une discrétion typique de son niveau de fortune qui l’a propulsée dans le club très confidentiel des super-riches où elle côtoie les Scheufele (Chopard) ou les Mantegazza (Globus voyages) sur leur yacht, d’après un portrait de son mari paru dans Manager-magazin-online . C’est pour lui qu’elle a loué Neuschwanstein, le château de Louis II de Bavière, pour son 85e anniversaire en 2011.
Ils se sont mariés en 1995. Curt Engelhorn est à la tête de près de 4 milliards de francs selon le magazine Bilan, depuis la vente à Roche, en 1997, de l’entreprise de pharma familiale Boehringer, dont il a fait, en trente-six ans, une société florissante. La commune respecte avec zèle la discrétion requise par le couple d’origine allemande, qui a jeté son dévolu sur Gstaad après avoir renoncé au paradis fiscal des Bermudes, trop loin de l’hôpital, à Londres et New York, respectivement trop triste et pas assez tempéré pour madame, selon une autobiographie non publiée de son mari intitulée Hefel und Teig («La levure et la pâte»).











dimanche 15 juin 2014

Exemple de l'honnêteté de mon voisin le milliardaire



Le majestueux cloître aux colonnes finement ouvragées intrigue les spécialistes. PHOTO/D.R
La polémique fait rage en Catalogne : un cloître médiéval vient de refaire soudainement surface au bord d’une piscine d’une luxueuse demeure située dans la cité balnéaire de Palamós.
Les autorités catalanes ont pris l’affaire très au sérieux : début juillet un bataillon d’une dizaine d’experts s’est rendu sur le bord de la piscine de la propriété « Mas del Vent » de Palamós pour y examiner les colonnes.

Ce branle-bas de combat a été déclenché par le professeur d’histoire médiévale de l’université de Gérone, Gerard Boto, qui a remarqué sa silhouette dans les pages du magazine Architectural Digest. 
Pour parer aux critiques, la société gérante du mas a fait savoir par communiqué qu’en 1966, les héritiers ont enquêté sur l’origine de leur cloître auprès de l’experte en art gothique au Metropolitan Museum de New-York, Carmen Gomez-Moreno. L’historienne attesta qu’il s’agissait d’un pastiche. Considérant donc qu’ils possédaient un faux cloître médiéval, les héritiers omirent de déclarer le monument privé à l’administration du Patrimoine Historique.

L’expert en architecture médiévale, José Miguel Merino de Cáceres, est du même avis : le cloître dont il avait vu lui aussi les excellentes photos publiées dans le magazine historique, lui avait paru un monument comme en carton-pâte. Le professeur Boto donne en partie raison à ceux qui pensent que le cloître est une « re-construction ». Mais seulement pour ce qui concerne la structure et les colonnes, pas ses chapiteaux, qu’il juge d’origine. Il avance même d’où ils pourraient provenir : du monastère de Pedro de Arlanza, considéré comme le « berceau de la Castille ».

Quant au « coup de vieux » de l’ensemble, il pointe du doigt les propriétaires d’avoir soumis ces pierres vénérables à l’action corrosive du chlore de la piscine.
Le directeur général du Patrimoine Culturel de la Generalitat, Joan Pluma, semble lui aussi persuadé de l’authenticité des chapiteaux qui auraient pu avoir été démontés lors de l’expropriation massive de biens ecclésiastiques opérée entre 1820 et 1824.
En tout cas, Gerard Boto et Joan Pluma, mandatés par la Generalitat, ont affirmé qu’il ne s’agissait ni d’un ensemble récent, ni d’une imitation...
La réponse dans quelques jours.
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Un cloître pour un million de pesetas

Hans Engelborn déboursa 1 million de pesetas en 1958 pour s’offrir le cloître qu’un antiquaire madrilène possédait dans une propriété privée. Héritier, avec son frère, de l’entreprise bio pharmaceutique Boehringer Mannheim (depuis racheté par la société Roche), il fit transporter les pierres jusqu’à son mas de la Costa Brava.
À l’époque, la reconstruction fut supervisée par les services de la municipalité de Palamós qui suivirent le processus pas à pas. Le propriétaire actuel est son neveu Kurt Alexander Engelhorn dont la fortune se place au 120e rang mondial.
À la mort de son oncle, en 1960, puis de son père, le neveu hérita des possessions familiales, dont la propriété de Palamós.
Ne souhaitant sans doute pas voir débouler les services fiscaux et du patrimoine, le nouveau propriétaire mit rapidement fin aux frasques artistiques de son oncle. Dès lors, le charme médiéval de la propriété allait progressivement tomber dans un relatif oubli, grâce notamment à la discrétion des employés de la propriété
L'indépendant. 
http://www.lindependant.fr/2012/07/19/un-mysterieux-cloitre-decouvert-dans-un-jardin-de-palamos,153615.php